Le cul de ma blonde
J'ai tâté du vin d'Argenteuil
Et ce vin m'a foutu la foire
J'ai voulu tâter de la gloire
Une balle m'a crevé l'oeil
Des catins du grand monde
J'ai tâté la vertu
Des splendeurs, revenu,
Je veux tâter le cul
De ma blon-on-de, de ma blon-on-de
Des splendeurs, revenu,
Je veux tâter le cul
De ma blon-on-de, de ma blon- on-de
Preux guerriers, vaillants conquérants
Fi de la gloir' qui vous éclope
Votr' maîtresse est une salope
Qui vous pince en vous caressant!
Empoignez-moi la ronde
Et la lance et l'écu
De peur d'être cocu
Moi j'empoigne le cul...
Y a des gens qui font la grimace
Quand ils voient Monsieur le Curé
Promener dedans une châsse
Un bon Dieu en cuivre doré
Ce bon curé se trompe
Il serait mieux venu
Si foutant là l' Jésus
Il promenait le cul...
Mon fils. me dit un vieux dervî,
Permettez que l'on vous le dise
A baiser sans permis d'église
Vous perdez le saint paradis
Vous foutez-vous du monde?
Dis-je à ce noir cocu.
Le paradis perdu
Vaut-il un poil du cul...
Puisque ici bas, l'homme jeté,
Doit mourir comme une victime
Je me fous du trépas sublime,
J'emmerde l'immortalité!
Puissé-je en passant l'onde
Du fleuve au dieu cornu
Godiller ferme et dru
Et mourir dans le cul...
Le duc de Bordeaux
Le duc de Bordeaux ressemble à son frère,
Son frère à son père et son père à mon cul;
De là je conclus qu' le duc de Bordeaux
Ressemble à mon cul comme deux gouttes d'eau.
Taïaut Taïaut Taïaut!
Ferm' ta gueule, répondit l'écho.
Le duc de Chevreuse ayant déclaré
Que tous les cocus devraient être noyés,
Madam' de Chevreuse lui a demandé
S'il était certain de savoir bien nager.
Madam' la duchesse de la Trémouille,
Malgré sa pudeur et sa grande piété,
A patiné plus de paires de couilles
Que la Grande Armée n'a usé de souliers.
Le roy Dagobert a un' pine en fer,
Le bon Saint-Eloi lui dit: "Eh bien! mon roi,
Si vous m'enculez, vous m'écorcherez"
"C'est vrai, dit le roi, j'en f'rai faire un' de bois".
J'emmerde le roy et le comt' d'Artois,
Le duc de Berry et la duchesse aussi;
Le duc de Nemours, j' l'emmerde à son tour
Le duc d'Orléans, je l'emmerde en mêm' temps!
Chasseur as-tu vu le trou de mon cul?
Si tu veux le voir, tu reviendras ce soir;
Moi, j'ai vu le tien, je n'en ai rien dit,
Si tu vois le mien, tu n'en diras rien.
La p'tite Amélie m'avait bien promis
Trois poils de son cul pour en faire un tapis;
Les poils sont tombés, l' tapis est foutu,
La p'tite Amélie n'a plus d' poil à son cul.
La bite à papa qu'on croyait perdue,
C'était la p'tit' bonn' qui l'avait dans les fesses;
La bite à papa n'était pas perdue,
C'était la p'tit' bonn' qui l'avait dans le cul.
Fanchon
Amis, il faut faire une pause,
J'aperçois l'ombre d'un bouchon
Buvons à l'aimable Fanchon,
Chantons pour elle quelque chose.
Ah! Que son entretien est doux,
Qu'elle a de mérite et de gloire
Elle aime à rire, elle aime à boire,
Elle aime à chanter comme nous.
Oui, comme nous. (bis)
Fanchon quoique bonne chrétienne,
Fut baptisée avec du vin;
Un Bourguignon fut son parrain,
Une Bretonne sa marraine.
Fanchon préfère la grillade
A d'autres mets plus délicats.
Son teint prend un nouvel éclat
Quand on lui sert une rasade.
Fanchon ne se montre cruelle
Que quand on lui parle d'amour,
Mais moi, si je lui fais la cour,
C'est pour m'enivrer avec elle.
Un jour, le voisin La Grenade
Lui mit la main dans le corset;
Ell' répondit par un soufflet
Sur le museau du camarade.
Le joueur de luth
L'auberge de l'écu
En notre ville est venu (bis)
Un fameux joueur de luth (bis)
Pour attirer la pratique
Il a mis sur sa boutique:
C'est ici qu' pour un écu
On apprend à jouer de l'épinette,
C'est ici qu' pour un écu
On apprend à jouer du
Troulala troulala, troula troula, troulalaire
Troulala, troulala, troula, troula troulala
Toutes les fill's de Paris (bis)
De Versaill's à Saint-Denis (bis)
Ont vendu leur chemisette
Leurs jarr'tièr's, leurs collerettes
Afin d'avoir un écu
Pour apprendre à jouer de l'épinette
Un' jeun' fill' se présenta (bis)
Qui des leçons demanda (bis)
"Ah! que tes leçons sont bonnes
Il faudra qu' tu m'en redonnes;
Tiens voilà mon jeune écu
Pour apprendre à jouer de l'épinette"
Un' vieill' femme aux cheveux gris (bis)
Voulut en tâter aussi (bis)
Par la porte de derrière
Fais-moi passer la première
Tiens voilà mon vieil écu
Pour apprendre à jouer de l'épinette"
"Vieille femme allez-vous en (bis)
Et reprenez votre argent (bis)
Car ce n'est plus à votre âge
Qu'on entre en apprentissage
Vous avez trop attendu
Pour apprendre à jouer de l'épinette"
La vieill' femme en s'en allant (bis)
Marmonnait entre ses dents (bis)
"Ah! vous me la baillez belle
De me croire encor pucelle
Voilà cinquante ans et plus
Que je sais jouer de l'épinette"
La morale de ceci (bis)
Je vais vous la dire ici (bis)
C'est quand on est jeune et belle
Qu'il n' faut pas rester pucelle
Faut donner son p'tit écu
Pour apprendre à jouer de l'épinette
L'auberge de l'écu
Adaptation: Bernard Gatebourse
En notre ville est venu (bis)
Un fameux joueur de luth (bis)
Pour attirer la pratique
Il a mis sur sa boutique:
C'est ici qu' pour un écu
On apprend à jouer de l'épinette,
C'est ici qu' pour un écu
On apprend à jouer du
Troulala troulala, troula troula, troulalaire
Troulala, troulala, troula, troula troulala
Toutes les fill's de Paris (bis)
De Versaill's à Saint-Denis (bis)
Ont vendu leur bell' toilette
Leurs fichus, leurs collerettes
Pour avoir de p'tits écus
Pour apprendre à jouer de l'épinette
Un' jeun' fill' de soixante ans (bis)
Qui avait beaucoup d'argent (bis)
Voulut passer la première
Par la porte de derrière
"T'nez voilà un vieil écu
Pour apprendre à jouer de l'épinette"
"Vieille retournez-vous en (bis)
Et reprenez votre argent (bis)
Car ce n'est plus à votre âge
Qu'on entre en apprentissage
Vous avez trop attendu
Pour apprendre à jouer de l'épinette"
La vieill' femme en s'en r'tournant (bis)
Marmonnait entre ses dents (bis)
"Ah! vous me la baillez belle
De me croire jouvencelle
Voilà quarante ans et plus
Que je sais jouer de l'épinette"
La morale de ceci (bis)
Je vais vous la dire ici (bis)
C'est que tout's les jouvencelles
Qui sont jeunes et qui sont belles
Doiv'nt profiter d' leur écu
Pour apprendre à jouer de l'épinette
Ma femme est morte
Jean l'autre soir en montant l'escalier (bis)
Trouva sa femme étendue sur l' palier (bis)
Ohé portier! ma femme est morte;
Venez venez vit' venez vit' la chercher,
Ou bien j' la fous derrièr'' la porte
Car c'était ell' qui faisait le chahut à la maison
La guenon, la poison,
Elle est morte!
Ell' ne mettra plus de l'eau dedans mon verre
La guenon, la poison,
Elle est morte!
Lors Jean s'en fut réveiller les copains (bis)
Fit tant d' potin, qu'il fit lever Martin: (bis)
Eh les copains! Ma femme est morte!
C'est moi qui vous paie la goutt' demain matin
Si vous venez lui faire escorte
Lors Jean s'en vint trouver Monsieur l' curé (bis)
Qui ronflait fort sous son bonnet carré: (bis)
Ohé, curé! Ma femme est morte!
Donnez, donnez-lui toutes vos oraisons
Et puis que le diable l'emporte
Lors Jean s'en fut trouver le fossoyeur (bis)
Qui dans un' tomb' dormait à la fraîcheur: (bis)
Oh fossoyeur! Ma femme est morte!
Creusez, creusez vite un trou large et profond
De peur que la garce n'en sorte
Puis moult oignons Jean s'en fut acheter (bis)
Pour qu'en son deuil on le vit bien pleurer (bis)
Ohé fruitier! Ma femme est morte!
Donnez, donnez-moi des oignons bien dorés
Pour que je la pleure en la sorte
Lors Jean s'en vint retrouver sa moitié (bis)
Sa garc' de femme avait ressuscité: (bis)
O Aglaé, tu n'es pas morte!
Ell' lui répondit, le pot d' chambre à la main
"Voici la tisan' que j' t'apporte"
Et comm' toujours je ferai le chahut à la maison
Ta guenon, ta poison
N'est pas morte!
Je mettrai encor' de l'eau dedans ton verre
Ta guenon ta poison,
N'est pas morte!
La romance du quatorze juillet
Elle avait ses quinze ans à peine
Quand ell' sentit battr' son coeur
Un beau soir, près du mec Gégène
Marinette a cru au bonheur.
C'était l' jour d' la fêt' nationale
Quand la bombe éclate en l'air
Elle sentit comme une lame
Qui lui pénétrait, dans la chair.
Par devant, par derrière,
Tristement comme toujours,
Sans chichis, sans manières,
Elle a connu l'amour
Les oiseaux dans les branches
En les voyant s'aimer
Entonnèr'nt la romance
Du quatorze juillet.
Mais quand refleurit l'aubépine,
Au premier souffl' du printemps,
Fallait voir la pauvre gamine
Mettre au monde un petit enfant.
Mais Gégène, qu' était à la coule
Lui dit: " Ton goss', moi j' m'en fous!
Si tu savais comm' je m' les roule
A ta plac' moi j' lui tordrais l' cou."
Par devant, par derrière,
Tristement comm' toujours,
Fallait voir la pauvr' mère,
Avec son goss' d' huit jours,
En fermant les paupières
Ell' lui tordit l' kiki
Et dans l' trou des ouatères
Ell' jeta son petit.
Mise au banc de la cour d'assises
Et de c'ui de la société
Ell' fut traitée de fill' soumise
A la veill' du quatorz' juillet.
Elle entendait son petit gosse
Qui appelait sa maman
Tandis que le verdict atroce
La condamnait au bagn' pour vingt ans.
Par devant, par derrière,
Tristement comme toujours,
Elle est mort' la pauvre mère
A Cayenne un beau jour,
Morte avec l'espérance
De revoir son bébé
Dans la fosse d'aisance
Où ell' l'avait jeté.
Elle avait ses quinze ans à peine
Quand ell' sentit battr' son coeur
Un beau soir, près du mec Gégène
Marinette a cru au bonheur...