Le petit oiseau joli

Sur le toit d'une chaumière
Etait un oiseau perché:
Sa mine n'était pas fière
Car il n'avait pas mangé.

Cui, cui, cui (bis)
Le petit oiseau joli
Pam, palalalalam (bis)

Il faisait triste figure
Quand il vit sur le chemin,
S'avancer une voiture
Traînée par un beau poulain.

Quand la voitur' fut passée
L'oiseau vit que le poulain,
Avait dessus la chaussée
Laissé un tas de crottin.

Descendant dessus la route
Le p'tit oiseau tout réjoui,
Se mit à casser la croûte
Si j'os' m'exprimer ainsi.

Quand sa fringal' fut passée,
Il remonta sur le toit,
Et s' mit d'un' voix éraillée
A gueuler comme un putois.

Il faisait tant de tapage
Qu'un braconnier du pays,
Qui était dans les parages
D'un coup d' fusil l'abattit.

La moral' qui ne le cède
A d'autr's, est cell'-ci, je crois:
Quand on a bouffé d' la merde,
Faut pas l' gueuler sur les toits.


Sommaire

Les trente brigands

Ils étaient vingt ou trente
Brigands dans une bande
Chacun sous le préau
Voulait me toucher -- vous m'entendez ?
Chacun sous le préau
Voulait me toucher un mot

Un beau jour sur la lande
L'un d'eux se fit très tendre
Et d'un petit air guilleret
Vint me trousser -- vous m'entendez ?
Et d'un petit air guilleret
Vint me trousser un couplet

Comme j'étais dans ma chambre
Un matin de septembre
Un autre vint tout à coup
Pour me sauter -- vous m'entendez ?
Un autre vint tout à coup
Pour me sauter au cou

Un soir dans une fête
Un autre perdit la tête
Et jusqu'au lendemain
Voulut me baiser -- vous m'entendez ?
Et jusqu'au lendemain
Voulut me baiser les mains

Le vent soulevait ma robe
Quand l'un d'eux d'un air noble
S'approcha mine de rien
Et caressa -- vous m'entendez ?
S'approcha mine de rien
Et caressa mon chien

Comme je filais la laine
Un autre avec sans-gêne
Sans quitter son chapeau
Vint me peloter -- non mais, vous m'entendez?
Sans quitter son chapeau
Vint me peloter mon écheveau

Comme j'étais à coudre
Ils rappliquèrent en foule
Et voulaient les fripons
Tous m'enfiler -- vous m'entendez ?
Et voulaient les fripons
M'enfiler mon coton

Celui qui sût me prendre
C'est un garçon de Flandre
Un soir entre deux draps
Ce qu'il me fit -- vous m'entendez
Un soir entre deux draps...
Je ne vous le dirai pas


Sommaire

La belle et le cantonnier

Sur la route de Louviers
Sur la route de Louviers (bis)
Il y avait un cantonnier (bis)
Et qui baisait (bis)
Et qui baisait comme un voyou
Au lieu d' casser des cailloux

Un' bell' dam' vient à passer (bis)
Dans un beau caross' doré (bis)
Elle y baisait (bis)!
Elle y baisait comne un voyou
A en fair' craquer les roues

Elle aperçut l' cantonnier (bis)
Dans le fond d'un grand fossé (bis)
Et qui baisait (bis)
Et qui baisait comme un voyou
Un' fillette aux cheveux roux

Ell' lui dit: "Brav' cantonnier (bis)
Avec moi veux-tu monter? (bis)
Pour me baiser (bis)
Pour me baiser comme un voyou
Le préfet est mon époux"

A ces mots, le cantonnier (bis)
Laiss' la rousse dans le fossé (bis)
Et va baiser (bis)
Et va baiser comme un voyou
La bell' dam' plein' de bijoux

Le lend'main par arrêté (bis)
Fut nommé chef cantonnier (bis)
Parc' qu'y baisait (bis)
Parc' qu'y baisait comme un voyou
Au lieu d' casser des cailloux

Voici la moralité (bis)
Dans la vie pour arriver (bis)
Il faut baiser (bis)
Il faut baiser comm' des voyous
Les bell's dam's qui ont des sous!


Sommaire

Sur la route de Louviers

La belle et le cantonnier
Sur la route de Louviers
Il y avait un cantonnier
Et qui baisait (ter) comme un voyou
Au lieu de casser les cailloux

Une belle dame vint à passer
Dans un beau carrosse doré
Elle y baisait (ter) comme un voyou
A en faire craquer les roues

Elle aperçut le cantonnier
Dans le fond d'un grand fossé
Et qui baisait (ter) comme un voyou
Une fillette aux cheveux roux

Elle lui dit: Brave cantonnier
Avec moi veux-tu monter
Pour me baiser (ter) comme un voyou
Le préfet est mon époux

A ces mots le cantonnier
Laisse la rousse dans le fossé
Et va baiser (ter) comme un voyou
La belle dame pleine de bijoux

Le lendemain par arrêté
Fut nommé chef-cantonnier
Parce qu'il baisait (ter) comme un voyou
Au lieu de casser les cailloux

Voici la moralité:
Dans la vie pour arriver
Il faut baiser (ter) comme des voyous
Les belles dames qui ont des sous


Sommaire

Les fraises et les framboises

En revenant d' Montmartre,
De Montmartre à Paris,
J'ai rencontré trois filles,
Trois fill's de mon pays.

Ah! les frais's et les framboises
Et l' bon vin qu' nous avons bu,
Et les belles villageoises
Que nous n' reverrons plus.

J'ai rencontré trois filles,
Trois fill's de mon pays,
J'embrassai la plus jeune
Et la plus belle aussi.

L'emm'nai dans ma chambrette
Pour parler du pays

Ell' me dit: soyez sage
Et près de moi s'assit.

Comme il n'y avait pas d' chaise
Elle s'assit sur le lit.

J'entrouvris sa ch'misette
Et vis un joli nid.

Puis je lui dis: "Regarde
Mon joli canari"

Ell' caressa l'oisille
Et voilà qu'il grandit.

Et puis, battant des ailes,
Il entra dans le nid.

Il y entra si fort
Que le cou s'y rompit.

Pleurez, pleurez, mesdames
La mort du canari.

Ne pleurez plus, mesdames
La mort du canari.

Car la fillette, adroite,
Le rendit à la vie.


Sommaire

La demoiselle

Que c'est bon d'être demoiselle
Car le soir dans mon petit lit
Quand l'étoile Vénus étincelle
Quand doucement tombe la nuit

Je me fais sucer la friandise
Je me fais caresser le gardon
Je me fais empeser la chemise
Je me fais picorer le bonbon

Je me fais frotter la péninsule
Je me fais béliner le joyau
Je me fais remplir le vestibule
Je me fais ramoner l'abricot

Je me fais farcir la mottelette
Je me fais couvrir le rigondonne
Je me fais gonfler la mouflette
Je me fais donner le picotin

Je me fais laminer l'écrevisse
Je me fais foyer le coeur fendu
Je me fais tailler la pelisse
Je me fais planter le mont velu

Je me fais briquer le casse-noisettes
Je me fais mamourer le bibelot
Je me fais sabrer la sucette
Je me fais reluire le berlingot

Je me fais gauler la mignardise
Je me fais rafraîchir le tison
Je me fais grossir la cerise
Je me fais nourrir le hérisson

Je me fais chevaucher la chosette
Je me fais chatouiller le bijou
Je me fais bricoler la cliquette
Je me fais gâter le matou

Et vous me demanderez peut-être
Ce que je fais le jour durant
Oh, cela tient en peu de lettres
Le jour, je baise, tout simplement


Sommaire

La bergère

Il était un' bergère,
Et ron, et ron, petit patapon
D'humeur assez légère
Qui aimait les garçons, ron, ron,
Bien plus que ses moutons.

Un jour près d'un' rivière,...
Voyant son ami Pierre,
Ell' quitta son jupon,...
Et son p'tit pantalon.

Le garçon plein de fièvre,...
Se pourléchant les lèvres
S'approcha d'un air fripon...
Pour têter son chaton.

La bergère peu sage...
Entr'ouvrit son corsage
En disant au garçon...
"Embrasse mes tétons."

Puis elle ouvrit les cuisses...
Afin que le garçon puisse
Caresser san façon...
Le duvet d' son châton.

"Donne ta main" dit-elle...
J'aime la bagatelle
Caresse-le, sinon...
Tu auras du bâton."

Il n'y mis pas la patte...
Il n'y mis pas la patte,
Il y mit le menton, l' cochon!
Il y mit le menton.

Et le lond d' la rivière...
Retentit cett' prière:
"N'arrête pas, c'est bon, très bon,
Un' minette au châton, c'est bon,
Nous recommencerons."


Sommaire

La puce

Au dortoir,
Sur le soir,
La soeur Luce,
En chemise
Et sans mouchoir,
Cherchant du blanc au noir
À surprendre une puce.
À tâtons,
Du téton,
À la cuisse
L'animal ne fait qu'un saut
Ensuite un peu plus haut
Se glisse.
Dans la petite ouverture,
Croyant sa retraite sûre,
De pincer,
Sans danger,
Il se flatte.
Luce pour se soulager
Y porte un doigt léger
Et gratte.

En ce lieu,
Par ce jeu,
Tout s'humecte
À force de chatouiller
Venant à se mouiller
Elle noya l'insecte.
Mais enfin,
Ce lutin,
Qui rend l'âme,
Veut faire un dernier effort.
Luce grattant plus fort
Se pâme.


Sommaire