Le chant de médecine

De l'hôpital' vieille pratique,
Ma maîtresse est une putain
Dont le vagin syphilitique
Infeste le Quartier Latin.
Mais moi, vieux pilier de l'Ecole,
Je l'aime à cause de son mal,
Oui de son mal!
Nous somm's unis par la vérole
Mieux que par un lien conjugal (ter).

Oui, la vérole nous assemble
Sous les mêmes lois tous les deux.
Nous vivons, nous souffrons ensemble
Plus heureux que des demi-dieux.
Tous les matins, choquant nos verres,
Nous y buvons le Van Swieten,
Le Van Swieten!
Nous partageons comme des frères
Les pilules de Dupuytren. (ter)

Nous transformons en pharmacie
Les lieux sacrés de nos amours:
La valériane et la charpie
S'y manipulent tour à tour.
Tandis qu'avec de l'iodure,
Ma femm' me fait des injections,
Des injections!
Avec du chlorur' de mercure,
Moi je lui fais des frictions (ter).

Goutte à goutte, de sa matrice,
Comme d'un alambic fêlé,
Son urine su-inte et glisse
Le long de son cul tout pelé.
Son con est une casserole
Où fermentent en écumant,
En écumant!
La chaude-pisse et la vérole
En leur fétide accouplement (ter).

Sa bouche est un cloaque immonde
Toujours bavant, toujours puant
Où tous les vits de ce bas monde
Ont craché leur foutre gluant.
Ell' n'est que lèpre et pourriture
Et les chiens qui, dans le ruisseau,
Dans le ruisseau!
Prendraient sa vi-ande en pâture
S'empoisonneraient jusqu'aux os (ter).

Ses cuiss's ont des reflets verdâtres,
Ses seins sont flasques et flétris,
Dans son con les morpions jaunâtres
Sur le fumier ont leur logis.
Mais moi, j'aime mon amante
Et je voudrais jusqu'à demain,
Jusqu'à demain:
Lécher de mes lèvres brûlantes
Le foutre de son vieux vagin (ter).

Délassement de l'innocence
Je regarde chaque matin
Si quelque nouvelle excroissance
Ne vient pas orner son vagin.
Tandis qu'avec un oeil humide
Elle jette un timid' regard,
Timid' regard!
Sur mon corps que les syphilides
Ont taché comme un léopard (ter).

Et quand viendra l'heure dernière,
Quand nous s'rons mangés des morpions,
Unis dans un dernier ulcère
Ad patres gaiement nous irons.
Nous adress'rons une supplique
Afin qu'nous soyons exposés,
Oui exposés!
Dans un musée pathologique
A la section des vérolés (ter).


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A l'hôpital Saint Louis

A l'hôpital Saint-Louis
Dans la fosse aux tumeurs
C'est là que je me réjouis
A m' fair' des tartin's de beurre

Moi j' m'en fous, j' bouff' de tout
Si j' mang' bien, si j' chie peu
C'est afin que rien n' se perde
Si j' suis dégoûté d' la merde
C'est qu'j'y ai trouvé un ch'veu

Mon frère est poitrinaire
Et dégueul' tout' la nuit
Si je couch' à côté d' lui,
C'est afin d' bouffer ses glaires

Sur les bords de la Seine
J' rencontre un chien crevé,
Je lui tir' les vers du nez
Et j' les bouffe à l'italienne

Dedans une pissotière,
Quelqu'un a dégueulé,
Je sors ma petit' cuillère
Et je m' mets à déguster

Tous les mois, c'est l'usage,
Ma femm' saigne du con,
Si je suce ses tampons,
Ca épargn' le blanchissage

Quand mon gosse a la chiasse
Je lui lèch' le trou du cul
Et puisque je suis barbu,
Je m'en fous plein les moustaches

Quand je vois mon vieil oncle,
J' l'embrass' la bouche en coeur
Pour mieux sucer les humeurs,
Qui coulent de ses furoncles

Quand un vieil invalide
A fait cinq ou six lieues
Je lui lèch' le tour des yeux
Et j' suc' ses chancres putrides

Quand l' facteur du village
A fini sa tournée,
Je lui lèch' la plant' des pieds,
Ca remplace le fromage.

Ce que les femm's enceintes
Rejett'nt en accouchant
Est un mets fort croustillant
Que je gard' pour la s'main' sainte

Quand un vésicatoire
Suppure et rend du jus
Moi, je pos' ma langu' dessus
J' pense ainsi manger et boire

Le jus d' syphilitiques
L'urin' des chaud'-pisseux
Sont des breuvag's délicieux
Et des nectars angéliques

Messieurs, si ma ballade
Vous donne le hoquet,
Dégueulez dans un baquet,
J'aime aussi la dégueulade


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L'artillerie de marine

J'ai fait trois fois le tour du monde
Et n'ai rien vu d'aussi poilu, d'aussi poilu
Ni de plus belle chose au monde
Que l' trou d' mon cul (ter)

L'artill'rie d' marine, voilà mes amours
Et je l'aimerai, je l'aimerai sans cesse,
L'artill'rie d' marine, voilà mes amours
Et je l'aimerai, je l'aimerai toujours

Si j' suis entré dans la marine
C'est qu' les obus sont si pointus, sont si pointus
Qu'ils entreraient mieux qu'une pine
Dans l' trou d' mon cul (ter)

De Singapour jusqu'à Formose
J' n'ai jamais vu, non jamais vu, non jamais vu,
J' n'ai jamais vu chose aussi rose
Que l' trou d' mon cul (ter)

J'ai visité des capitales,
J' n'ai jamais vu, non jamais vu, non jamais vu,
Un' chose aussi parfait'ment sale
Que l' trou d' mon cul (ter)

A mon dernier voyage en Chine
Un mandarin gros et ventru, gros et ventru
Voulu me foutr' le bout d' sa pine
Dans l' trou d' mon cul (ter).

Si j'étudie la médecine
C'est qu' les clystèr's sont si pointus, sont si pointus
Qu'ils entreraient sans vaseline
Dans l' trou d' mon cul (ter)

J' ai fait trois ans de gymnastique
J' n'ai jamais pu, non jamais pu, non jamais pu,
Poser un baiser sympathique
Sur l' trou d' mon cul (ter)

L'adjudant-chef qu' est de service
A une sal' gueul' si mal foutue, si mal foutue,
Qu'on la prendrait sans plus d' malice
Pour l' trou d' mon cul (ter)

Quand j' s'rai un p'tit vieux qui radote
Et que bander, je n' pourrai plus, je n' pourrai plus
J'irai voir Jeanne ou bien Charlotte
Pour m' lécher l' cul (ter)


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Le hussard de la garde

C'était un hussard de la garde
Qui revenait de garnison
De Briançon
Portant sa pine en hallebarde
Agrémentée de deux roustons
Pleins de morpions

Vivre sans souci
Boir' du purin, manger d' la merde
C'est le seul moyen
De ne jamais crever de faim
O merde, merde divine!
Toi seule a des appas
La rose a des épines
Toi, merde, tu n'en as pas

En descendant de la rue Trouss'couille
Il rencontra la garc' Manon
Qui pue du con
Il lui dit: "Ma chaste vadrouille
Le régiment s'en va demain
La pine en main"

En vain Manon se désespère
De voir partir tous ses amis
Avec leurs vits
Ell' va trouver Madam' sa Mère
Lui dit: "Je veux partir aussi
Sacrée chipie"

"Ma fill', ma sacrée garc' de fille,
N'vas pas avec ce hussard-là
Il te perdra!
Ils t'ont fendue jusqu'au nombril(e)
Ils te fendraient jusqu'au menton
La peau du con"

"Ma fill', ma sacrée garc' de fille
Quand s'ra parti ce hussard-là
Tu te branl'ras
Je t'achèt'rai une cheville
Avec laquelle tu t' masturb'ras
A tour de bras"

"Ma mèr', mon vieux chameau de mère
Quand tu parles de me branler
Tu m' fais chier
Un vit, ça sort de l'ordinaire
Ca vous laisse un doux souvenir
Qui fait jou-ir"

La garc' s'est quand mêm' laissée faire
Par le hussard qui la pressait
De se donner
Il lui mit un' si longue affaire
Que ça ressortait par le nez
Ca l'a tuée

Manon, la sacrée garce est morte
Morte comme elle avait vécu
La pine au cul
Le corbillard est à sa porte
Traîné par quatr' morpions en deuil
La larme à l'oeil

Ils l'ont conduite au cimetière
Et sur sa tombe ils ont gravé
Tous ces couplets
Mais le fossoyeur par derrière
L'a déterrée et l'a violée
Ca lui manquait

L'auteur de cette barcarolle
Est un bon hussard à chevrons
Foutu cochon!
Quand il mourut de la vérole
Les asticots qui l'ont bouffé
Ont dégueulé


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